La Chromatographie pour les nuls

Aujourd’hui, un peu de chimie.

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Ok moi je me casse !

Le chromatographe, en plus d’être le nom de ce blog, est un outil largement répandu dans le monde de la parfumerie. Il me paraissait donc essentiel de se pencher sur le sujet.

Notre blog sans article sur la chromatographie serait sans intérêt comme cette porte sans judas.

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Source : http://www.buzzfeed.com/hannahjewell/les-31-choses-les-plus-inutiles-de-tous-les-temps#.as5OA6Ade

Je tacherais de faire de mon mieux pour traiter ce sujet délicat qui peut vite entrainer un sommeil irréversible. Je me lance donc dans une voie périlleuse mais je vous assure qu’il y a des trucs intéressants. En revanche il vaut mieux prévenir que guérir donc sortez votre chapeau PQ au cas où cet article vous ferait chier ! On n’est jamais trop à l’abri du caca spray, j’ai chopé une tourista en écrivant tellement c’était chiant.

Source :
Source : http://viralstuffblog.com/25-weird-japanese-inventions-you-probably-havent-seen-yet-totally-hilarious-but-useful/

À l’unique lecture du mot « chromatographie » j’imagine qu’un tas de questions circulent dans votre petite tête : chromato quoi ? C’est pas le nom d’un parfum Azzaro ça ? Ah non, le nom d’une pizza ? C’est quoi ce truc ? Ça sert à quoi ? c’est quoi le rapport avec les parfums ? Ça veut dire quoi molester ? … Ne vous inquiétez pas je suis là pour répondre à toutes vos questions !

La chromatographie, à quoi ça sert ? Qu’est-ce que c’est ?

La chromatographie est avant tout une technique de séparation. On cherche à séparer les composés présents dans un liquide ou un solide. Grâce à elle nous pouvons disséquer la nature. On analyse l’odeur des créations de Dame Nature afin de pouvoir les comprendre puis les imiter grâce aux molécules de synthèses. C’est aussi un moyen efficace pour copier les parfums existant ou alors pour analyser et recomposer des parfums disparus ou mal reformulés, comme ceux que vous pourrez retrouver sous notre rubrique « a la recherche des parfums perdus ». Pas si inutile que ça tout de suite !

Il existe différents types de support pour la chromatographie : la chromatographie planaire et la chromatographie sur colonne. La chromatographie planaire, vous en avez surement mangé des plâtrés au lycée, c’est tout ce qui ressemble de près ou de loin à la CCM (chromatographie sur couche mince).

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source : http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/chimie-chromatographie-1982/

Ici nous analyserons surtout la chromatographie sur colonne qui comprend la chromatographie en phase liquide et la chromatographie en phase gazeuse.

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Chromatographe

Comment ça fonctionne ? CPG (phase gazeuse) :

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Source : http://www.123bio.net/cours/chromato/gaz.html

Avec la seringue on prélève un microlitre de la solution à analyser que l’on injecte dans l’injecteur. Ce liquide va pénétrer dans la colonne et sera transporté par le gaz vecteur jusqu’au détecteur pour être analysé. Les molécules vont se différencier en fonction de leurs poids moléculaires. Les plus petites molécules vont être transportées plus rapidement par le gaz vecteur et sortiront donc les premières. La température du four permet l’évaporation plus rapide des molécules et accélère donc le processus.
La colonne (30 mètres environ) joue également un rôle dans la vitesse de déplacement des molécules. Elle contient à l’intérieur une phase dite « stationnaire » qui retient les molécules au dépend d’un facteur : la polarité. Cette phase stationnaire peut être polaire ou apolaire.
– Dans le cas d’une colonne apolaire ce sont les molécules les plus apolaires qui seront ralenties. Les molécules composées de longues chaines carbonées (=apolaire) sortiront donc en dernier.
– Dans le cas d’une colonne polaire ce sont les molécules les plus polaires, les plus hydrophiles, qui seront ralenties.

La vitesse de déplacement des molécules dépend donc de leurs tailles et de leurs affinités envers la phase stationnaire. Ainsi, en connaissant leurs formules chimiques, nous pouvons en déduire l’ordre de sortie.

Une fois que toutes les molécules sont passé dans le détecteur, elles sont enregistrées dans l’ordinateur pour obtenir un chromatogramme.

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Source : http://www.doping.chuv.ch/lad_home/

Le chromatogramme indique l’abondance des molécules en fonction du temps. Toutefois, avec autant de pics il peut être ardu d’analyser les correspondances à chacune des molécules, même en ayant préalablement analysé leurs formules chimiques pour déterminer leurs ordres de passage. De plus, qu’en adviendrait-il d’un mélange aux composés inconnus ? Pour résoudre ce problème et faciliter l’identification des molécules il est préférable de coupler le chromatographe avec un spectromètre de masse qui parvient à les identifier après séparation grâce à leurs rapports masse sur charge. Nous obtenons un graphe de ce type :

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source : http://webpeda.ac-montpellier.fr/wspc/ABCDORGA/Famille/exercice/EXERCICE71.html

Avec l’aide de logiciels, les molécules peuvent être facilement identifiées et nous pouvons déterminer la constitution du mélange.

La chromatographie en phase liquide (HPLC) est utilisé pour des molécules non volatiles. Le principe est similaire, les molécules sortent en fonction de leur affinité avec la phase stationnaire. Ici la phase mobile est liquide, il s’agit d’un solvant qui va solubiliser les molécules. La colonne en HPLC mesure entre 5 à 15 cm et le détecteur ne détecte que les produits d’une certaine longueur d’onde.

Bon, ici on devrait avoir perdu 70% des lecteurs mais je ne vous en veux pas, moi même je ne comprends pas ce que j’écris.

La technique du Headspace gas chromatography

Le Headspace, ou Espace de Tête en français, est une technique de chromatographie qui permet d’identifier les molécules présentes dans un composé solide. Il existe le Head-Space dynamique et le Head-Space statique.

Headspace statique : On ajoute le solide dans un tube qui sera étanche une fois fermé. On chauffe le tube sous agitation pour favoriser la dispersion des odorants à l’intérieur. La seringue perce ensuite dans le tube et déploie une phase stationnaire très fine qui va adsorber les molécules suivit d’une désorption dans l’injecteur du CPG grâce à sa température élevée.

En sorti de colonne nous retrouvons une fourche qui sépare la voie en deux. Une partie des molécules se dirigeront vers l’amplificateur pour obtenir un chromatogramme et l’autre vers le « sniffeur ». Le sniffeur est un petit appareil qui nous permet d’analyser olfactivement les molécules qui sortent une par une. Nous pouvons ainsi olfactivement analyser la séparation.

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Source : https://www.youtube.com/watch?v=fQjFVPTTjlA
Source : https://www.youtube.com/watch?v=fQjFVPTTjlA

Headspace dynamique : On ajoute le solide dans le tube. On fait passer dans ce tube de l’hélium qui permettra la dispersion des odorants. Une fois le tube arrivé à saturation on ouvre une vanne qui permet à l’hélium saturé en odorants de rejoindre l’injecteur pour être analysé comme précédemment.

La technique du headspace permet donc d’analyser la composition de certaines fleurs pour sublimer leurs essences et les ramener plus proche de la nature ou pour réinterpréter l’odeur des fleurs qui ne peuvent être distillées.

Le HS a notamment été utilisé pour la création des parfums comme Carnal Flower et l’Eau de Magnolia des éditions de parfums Frederic Malle.

La chromatographie joue donc un rôle essentiel dans ce milieu et je me dois de l’apprécier car elle pourrait me permettre de décrypter des anciennes formules disparues.
Ce site est lui aussi un outil de fractionnement moléculaire, au même titre qu’un chromatographe, car il essaye également de fouiller les entrailles des parfums et percer leurs secrets pour vous raconter leurs histoires.

Kiss et à bientôt !

Chernabog

gl0l7
Ce message est approuvé par le Dr. Dj. Il souhaitait faire une chromato de Le Dix de Balenciaga pour le recomposer mais il s’est vaporisé du parfum à la gueule ce con !